En cette période de vacances j’avais l’impression de pouvoir oublier mes responsabilités d’élu, non pas en renonçant au feuilleton, dont je vous promets la suite dans quelques jours, mais en croyant une trêve possible, en espérant que la terre tournerait enfin dans le bon sens, simplement pendant quelques jours. Mais Iran, Corée, Honduras avec leur régime digne imitation des dictatures coloniales nous rappelait que l’homme n’est pas « bon par essence » ni souvent « par acquis », même s’il demeure corrigeable.
Il ne restait plus que l’espoir de nos actions locales pour penser trouver une maigre satisfaction.
Par exemple notre Château de Vincennes, dont on se souvient qu’un temps le Général de Gaulle avait songé à en faire sa résidence, un plan transformant l’esplanade et les terrains qui l’entourent en jardin versaillais fut conçu, puis tout fut démenti. Après Philippe Le Bel, Saint-Louis, il était difficile de faire accepter un roi Charles XI. Délicat aussi avec ce parfum de putsch de laisser entendre qu’un président aurait besoin d’être protégé par l’armée, puisque ce château en dépendait.
Tout cela me revint en visitant l’Hôtel de Chateaurenard à Aix en Provence, dont l’extraordinaire escalier en trompe l’œil peint par Jean Daret, puis admiré par Louis XIV en personne lorsqu’il y séjourna en 1660, valut à son auteur de venir travailler en tant que « Peintre de Sa Majesté » à … Vincennes !
La grande question était donc pour nous modestes hommes en charge de politique locale, de savoir si Députés, Sénateurs, Anciens ministres, Conseillers Régionaux, Conseillers Généraux, Conseillers municipaux auraient une chance d’influer sur la décision de créer un musée de l’Histoire de France dans ce fameux Château de Vincennes.
Eh bien non !
Notre nouveau Ministre de la Culture, certes parfait pour sa tâche, semble avoir tranché. Même pour cette question de détail, eu égard aux responsabilités lourdes qui l’attendent, le ministre fraîchement arrivé, aurait déjà rayé d’un trait ces longues pages qui rassemblaient nos signatures.
Nous le devinions, maintenant nous le savons, nous sommes peu de chose.