Qui s’en souvient encore ? Le premier acte symbolique officiel de F. Mitterrand fut de déposer une fleur sur la tombe de Victor Schoelcher.
Ce n’était pas un geste intime, furtif, discret, fait pour soi et pour celui qu’on admire. Télévision, et journaux suivirent cette remontée de la rue Soufflot au son de « L’hymne à la joie » : à l’intérieur du Panthéon, rien n’était laissé au hasard, nul recoin ne devait manquer d’éclairage et surtout de caméras pour suivre le trajet du nouveau président et de sa fleur.
Il est vrai qu'en matière de communication, la devise reste : « Tout tout de suite, plus rien demain ».
On démonta donc les spots, retira les caméras qui devaient servir ailleurs. La tombe pouvait retrouver sa poussière, et heureusement, le silence.
Quelqu’un qui ne méritait pas que, celui qui avait déposé publiquement une fleur sur votre tombe, 10 ans plus tard, reçoive le Président Bush, après son intervention en Irak, dans une demeure seigneuriale dont le maître utilisa plusieurs centaines d’esclaves pour les besoins de sa rhumerie.
Mais, « qui se rappelle que le Président Mitterrand reçut le Président Bush dans un tel endroit ? »
Il faut reconnaitre que le nouveau propriétaire était immensément riche.
Alors « qui a osé évoquer la relation entre le pouvoir socialiste et ce que les partis de gauche appellent « le pouvoir de l’argent » ? Personne, car la simple couleur politique de l'homme au pouvoir change ses droits ainsi que l'interprétation de ses actes, or François Mitterrand était président de gauche, il était donc absout.
« Qui étiez vous Mr Schoelcher ? »
Cette question, je me la suis posée cent fois avant de venir en Martinique pour savoir ce que vous représentiez réellement, sincèrement, au-delà des déformations kaléidoscopiques du filtre politique.
Je suis venu en Martinique parce que j’espère que la droite va remporter les prochaines élections cantonales, et qu’on évitera le cynisme de ce type de spectacle. Nous pourrons enfin aider et non pas "penser à aider" les autres, travailler, et hausser notre département à la place qu’il mérite avec le formidable potentiel qu’il détient.
Je suis venu en Martinique parce que je suis favorable à une coopération entre notre département et un département d’outre mer dans le cadre dans le cadre d’un jumelage (coopération décentralisée)
Je suis venu en Martinique parce que j’espère que le nom de Victor Schoelcher ne retombera plus jamais dans l’oubli.
Pas en Martinique où il a donné son nom à des rues, une ville, une bibliothèque.
« Qui étiez-vous donc Mr Schoelcher ? »
Un homme qui a mal supporté que la révolution n’ait établi la fin de l’esclavage que pour quelques années, que son rétablissement n’ait révolté
personne.
Un homme qui a décidé que le 27 avril 1848 et non le 22 mai 1848 (après la correction apportée grâce aux commentaires de Mme Ryann de
Martinique): "Nulle terre française ne pourra plus porter d’esclaves".
Un homme qui n’était ni Président, ni Ministre,
ni Secrétaire d’Etat.
Un simple sous secrétaire d’état.
Un homme qui aurait pu inspirer à Sartre la dernière phrase de son roman « Les Mots » :
« Un homme fait de tous les hommes et qui les vaut tous et que vaut n’importe qui »