"L'ELECTION" pièce-feuilleton de l'été Acte II 6)

LAURA

 J'arrive! (Vers Antoine) Désolée Antonio, je vous dis au revoir.

PASCAL

 Adieu! Après le sagouinage qu'il a fait, on ne va pas lui demander de revenir en deuxième semaine. Antonio c'était le "maillon très faible». (Laura sort)

PASCAL

 Tu n'attends pas quelle revienne. Tu pars tout de suite. Ma soeur c'est du Baccarat. On ne s'en rend pas compte au premier abord, mais elle est fragile. C'est à moi de la protéger. N'oublie pas, si je ne t'avais pas passé mes cours, jamais tu n'aurais rejoint l'x

ANTOINE

D’accord, je pars sans la revoir. Mais on est quitte. Je ne veux plus entendre parler de dette.

PASCAL

 Tu ris ? Pourquoi ris-tu ? Bon, on déplace le secrétaire, tu pars immédiatement après et on est quitte.

 (Ils bougent le secrétaire qui cachera les coulures de peinture, ils plient la bâche et Antoine sort)

PASCAL

(Seul)

 Tout aurait pu s'écrouler, je m'en suis bien sorti. Quels naïfs ! Enfin, c'est normal, j'avais tout prévu...

(Laura arrive)

LAURA

Je t'entendais parler. Il est parti?

PASCAL

Sans demander son reste... (Réfléchissant) j'ai oublié de le payer, après je risque de ne pas pouvoir le revoir. Je vais l'appeler.

 (Il sort et croise Denis qui arrive)

DENIS

 Alors tu es bien songeuse ...

LAURA

Papa, il me faut des médicaments.

DENIS

Pourquoi ?

LAURA

Pour arrêter de penser.

DENIS

Si c’est «  penser à tes devoirs » , chez toi je l’espère depuis des années.  Si c’est à quelqu'un que tu as quitté il y a 5 minutes, ça serait  sérieux, même grave. Mais là, ça ne peut dater que d'hier soir, c’est plus un problème de contexte du moment, la soirée était réussie, il y avait un peu d’alcool ... (il regarde vers la cuisine) je cherchais ta mère. Ils ne vont pas tarder.

(Il sort vers la cuisine et Chrissie arrive du salon)

CHRISSIE

(Elle regarde sa fille qui détourne la tête) Mais ce sont des larmes. Qu'y a t il Laura? Tu peux m’en parler... il n'y a qu'en amour qu'on est pudique. Tu as peur ? A qui penses-tu ?

LAURA

À rien. (Chrissie la prend contre elle)

CHRISSIE

 C'est bien la première fois que je te vois comme ça. Tu souffres parce que tu as peur, mais si tu as accepté le risque c’est parce que les qualités que tu recherches depuis si longtemps, tu les as reconnues en lui, et tu sais malgré toutes tes peurs qu’il tient à toi. Alors efface tes larmes aujourd'hui restera parmi les meilleurs moments de ta vie...   (Elle se ressaisit) Que fait-il ?

LAURA

 Maman, est-ce normal de tomber amoureuse de quelqu'un qui n'est pas fait pour soi ? Il est militaire et je déteste l'armée.

CHRISSIE

 Pourquoi te bloquer ?

LAURA

 L’armée c'est l'ordre, la discipline, la hiérarchie,...et j’aime la fantaisie, le rêve, et l’imprévu.

CHRISSIE

 Si tu tiens autant à lui rappelle-toi qu'Alain Fournier et Apollinaire aussi furent militaires.... Mais ton frère te cherchait, évite de le voir, il devinerait... va te maquiller. (Elle sort en courant, il arrive. Coup de sonnette, Chrissie se précipite vers l'entrée principale)