Connaissez-vous un pays d'Europe où un candidat à une élection a vu sa voiture brûler, celle de sa femme mise à sac, son domicile cambriolé? Une ville, à 10 km
d'une capitale, où un candidat minoritaire puis son épouse ont été sévèrement agressés, entrainant l'hospitalisation de l'un, le port d'une minerve par
l'autre? Une époque où on a pu insulter puis menacer de mort celui qui voulait défendre la liberté de penser, de voter, celui qui s'opposait au parti au pouvoir? Un
lieu maudit où il serait possible de tuer d'une balle dans le dos un médecin septuagénaire qui rentre chez lui après ses consultations? Un système qui
cadenasse la pensée rend tétraplégique la police si on le laisse évoluer?
-Non il ne s'agit pas de l'Amérique du sud, mais bien de l'Europe.
-Non, pas celle de Poutine, enfin pas tout à fait.
-L'époque c'est effectivement 2009.
-Et l'Italie? Comment cela? Précisez. Menaces, intimidations, effractions, agressions, meurtre, on dirait un film? Lequel? "Don Camillo"? Vous avez dû oublier...
-Non? Vous parliez de ce film dont le scénariste est protégé par la police depuis que la mafia a proposé un contrat sur sa tête? "Gomorrha"?
-Non, on est bien en France, dans le Val-de-Marne.
Cette ville vous ne la découvrirez dans aucun dépliant touristique, vous n'en avez jamais entendu parler comme détentrice d'une Marianne d'or du civisme, mais elle possède un record:
le meilleur score d'Ile de France en pourcentage de vote communiste!
Et pourtant elle pourrait changer cette ville, si elle reprenait espoir si on ne lui infligeait pas 85% de logements sociaux dans certains quartiers, mais qu'on lui
offre un peu de mixité, ne serait-ce que pour récupérer un peu de Taxe Locale d'Equipement de Taxe d'Habitation, inexistantes pour les logements sociaux. Si seulement on la rendait plus sûre avec
une vidéo-surveillance, comme à paris. Si le sport était une alternative pour la jeunesse. Mais comme l'expliquait le solide Christian Honoré, courageux candidat, plein de second degré
dans ses propos: "Les terrains de football il faut les entretenir, parce que lors des matchs si les limites ne sont pas marquées d'un trait blanc, l'arbitre refuse le but marqué
par nous, et acceptera le but contestable des autres".
Mais la lueur d'espoir je l'ai sentie. En particulier lors de
la campagne électorale liée à la démission du Conseiller Général communiste. Cette ville, évitée par les ministres depuis 50 ans a reçu Valérie Pécresse le 6 janvier. Je l'ai perçue aussi , en venant les soutenir ce soir, dans les yeux de ce candidat,
et de sa suppléante, la brillante Sabrina Valette, oratrice hors paire.
À tous deux je dis mon admiration, je donne mon entier soutien et je souhaite "Bonne chance".
J'oubliais, cette ville c'était Valenton, nommons-la "Ville de tous les Espoirs".