Le premier dossier sur lequel je me suis penché était celui d'une jeune femme abandonné par son mari, mais avec un enfant à charge. Sa situation financière était intenable, un loyer aussi élevé que son salaire, elle se trouvait dans l'incapacité de régler même un euro pour chaque repas à la cantine scolaire. La solution n'était pas de l'encourager à rentrer dans "l'assistanat", avec 500 euros par mois tirés du chéquier de la mairie. Nous nous sommes tous mis à réfléchir sur ses problèmes, A. Marghiéri, L. Paillas, pour le côté scolaire, et moi sur le plan social. J'ai rencontré son propriétaire, j'ai réétudié son dossier, je l'ai longuement rencontrée, et m'a-t-elle dit: "J'ai senti un déclic, je suis issue d'un peuple fier, d'un pays où on ne mendie qu'en dernière extrémité". Cette femme, venue d'une favela, qui s'est battue politiquement pour que son pays sorte de la dictature, qui a partagé son pain à table avec Lulla, avant qu'il ne devienne président, a décidé de réagir. Elle a pris un co-locataire, trouvé un nouvel emploi, grace à une ONG. Elle assurera la diffusion de productions artisanales issues du Commerce Equitable du Brésil. Ce sont des tribus amazoniennes qui la fourniront directement en pierrres sculptées ou non, et l'absence d'intermédiaire devrait la rendre très compétitive. Voilà une belle histoire vraie qui montre que les efforts, les réflexions de chacun, les encouragements permettent d'aller plus loin que la politique du carnet de chèque.
Sa seule demande actuelle est d'obtenir un logement social, je l'y aiderai, elle le mérite.
Cette histoire est symbolique, et exemplaire à la fois. Aider ce n'est pas que payer.